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Portrait de partenaire (1) : Bruno Cohen, photographe
Difficile de photographier un supplément d’âme. Bruno Cohen s’y emploie pourtant, notamment lorsqu’il travaille à Royaumont. Ainsi, il se souvient des clichés qu’il a pris à l’abbaye fin décembre 2017 comme s’ils dataient d’hier : « J’étais missionné par Future Leaders, une association qui finance des études supérieures dans des universités comme Oxford ou Harvard, pour des jeunes qui ont entre 18 et 25 ans. J’ai suivi ces jeunes l’après-midi lors de leurs ateliers de « team building ». J’ai réalisé des portraits « corporate » de chacun d’eux pour leur site internet et LinkedIn. Mais, surtout, je les ai photographiés lorsqu’au début du dîner, tous les étudiants se sont levés et, d’une seule voix, ont clamé leur engagement vis-à-vis de l’association qui les a aidés, eux qui viennent de milieux défavorisés. Ils s’engageaient d’une part à aider les prochains étudiants de l’association mais aussi à faire le bien sur la planète, c’est-à-dire à ne pas tirer qu’un profit personnel de leur formation. Je vous assure que, dans le réfectoire des moines, ce serment avait une résonance particulière. Royaumont se prête bien à ce genre de moments forts. »
Des clichés, Bruno Cohen en a pris des milliers, ici ou ailleurs. Ce photographe de Senlis a commencé son activité professionnelle en 1990 mais sa passion pour l’image est encore plus ancienne. « Mon père était photographe, j’ai été son assistant très tôt » raconte-t-il. « Dès le collège, j’étais déjà le photographe des copains. Ça m’a permis de faire des rencontres. »
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Le photographe Bruno Cohen, partenaire de la Fondation Royaumont. © Bruno Cohen[/caption]
Avec le temps, son talent s’est affirmé et est désormais reconnu nationalement. Elu « Portraitiste de France » à plusieurs reprises, il a obtenu en 2015 le titre de « Meilleur Ouvrier de France en Photographie d’Art ». « Pour moi, une photo doit être irréprochable en termes de cadrage, de lumière, de contraste, de colorimétrie mais surtout elle doit parler, faire passer un message » explique-t-il. « Ce qui fait la différence, dans notre studio, c’est un gros travail de préparation avant les photos. Une fois que la photo est faite, j’ai au minimum autant de temps de retraitement derrière que de temps de prise de vue. Dans la géométrie de l’image, des petits détails, passés inaperçus à la prise de vue, crèvent l’écran ensuite. Il faut les chasser, éviter la broutille qui, une fois qu’on l’a vue, vampirise l’image. Il doit n’y avoir qu’un sujet, qu’un message et l’attention ne doit pas être détournée. »
En près de 30 ans de carrière, Bruno Cohen est venu à des centaines d’occasions à Royaumont. « Dès mes débuts, j’ai effectué des reportages à l’abbaye », se souvient-il. « Mon studio a toujours eu trois activités – les mariages, les portraits et les événements d’entreprises – et, pour les trois, Royaumont, est un décor idéal. Pour moi, ce lieu est aussi incontournable que le château de Chantilly. Il est chargé d’histoire. On est un peu hors du temps, hors de ce monde, on s’élève. » Soyez prévenu : la prochaine fois que vous viendrez à Royaumont, si vous croisez un élégant photographe aux cheveux bouclés, ce sera lui.
